Une technique très sélective.
La neurostimulation est une technique de neurochirurgie qui nécessite une sélection pré-opératoire drastique.
En effet, la neurostimulation (ou stimulation cérébrale profonde, SCP) ne sera proposée qu'à des patients parkinsoniens (présentant une maladie de parkinson idiopathique) motivés et :
- de moins de 70 ans ;
- qui présentent des symptômes importants (dyskinésies très invalidantes);
- chez qui la voie médicamenteuse classique reste inefficace mais qui sont fortement dopa-sensibles ;
- dont l'évolution de Parkinson est supérieure à 5 ans ;
- qui ont déjà traversé la « lune de miel » ;
- correctement entourés ;
- présentant un bon état général ;
- sans démence ni dépression.
Article
Principe de la neurostimulation
La neurostimulation consiste à implanter chirurgicalement des électrodes dans le cerveau (une dans chaque hémisphère).
- Celles-ci auront pour mission de stimuler les noyaux sous-thalamiques, des zones profondes du cerveau afin de réguler leur activité pathologique. La SCP peut être soit unilatérale soit bilatérale.
- Les électrodes sont reliées à un boîtier placé sous la peau au niveau du thorax ou du ventre.
- Il s'agit en quelque sorte d'un pacemaker cérébral qui possède l'indéniable avantage de ne pas léser la zone cérébrale impliquée dans la maladie de Parkinson. Cette technique est donc réversible : il est toujours possible de retirer le matériel en cas de problème.
L'opération proprement dite
Cette technique, qui a vu le jour en France, doit être pratiquée par des centres experts en la matière. L'opération dure une journée entière.
Les chirurgiens qui procèdent à l'opération ont parfois besoin de la collaboration du patient pour déterminer avec précision la zone où les électrodes doivent fonctionner.
- Dans un premier temps ils repèrent l'endroit dans lequel les électrodes seront disposées. La précision doit être absolue et il n'y a pas de droit à l'erreur.
- Dans un second temps, une fois les électrodes mises en place, il reste à implanter le boîtier sous la peau en général sous la clavicule. Une fois le réglage de celui-ci réalisé l'opération est terminée.
Neurostimulation : l'action concrète des électrodes
Concrètement, le signal électrique déclenché par le boîtier et transmis par les électrodes aux zones cérébrales concernées, va entraîner une inhibition des structures situées en amont des noyaux sous-thalamiques (structures afférentes). L'inhibition concernera en particulier les axones, la partie des neurones vouée à la propagation des signaux électriques.
- Grâce à la neurostimulation, il devient possible de désynchroniser les neurones du noyau sous-thalamique. Or, c'est leur synchronisation qui est à l'origine d'une partie des symptômes moteurs qu'on retrouve dans la maladie de Parkinson (tremblements, akinésie, bradykinésie).
- Leur désynchronisation relance un fonctionnement normal des noyaux, de façon indépendante et physiologique, ce qui débouche sur un retour à la normale (ou presque) du fonctionnement musculaire.
Résultats thérapeutiques
L'efficacité de la neurostimulation est prouvée et on obtient grâce à elle une réduction allant de 60 à 90 % du handicap moteur des patients opérés. C'est en effet le tremblement qui est considérablement réduit grâce à cette opération.
- Menée avec succès, l'opération autorise de diminuer les doses de L-dopa de moitié tout en permettant une amélioration sensible de la qualité de vie. Les patients opérés dorment également beaucoup mieux.
- Après l'opération, des réglages du boîtier doivent être régulièrement effectués de façon à affiner la stimulation en fonction des réactions.
Quelques effets secondaires passagers peuvent apparaître suite à l'opération, notamment :
- des délires ;
- des hallucinations ;
- des crises d'anxiété ;
- des troubles cognitifs ;
- une apathie ;
- une prise de poids.
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